La jolie boutique de produits fermiers de Mélanie et Guillaume ne désemplit pas

La ferme des Moënes est une ferme céréalière familiale de 175 hectares située à Ury, en Seine et Marne. Sous 3 serres, Guillaume et Mélanie Garces font pousser tomates, haricots, aubergines, poireaux, mais aussi fraises et framboises. Juste à côté, dans 4 chalets de 150 m2 avec chacun leur espace en plein air, des poulets fermiers picorent la terre. Le tout est vendu à la boutique de la ferme dont les horaires sont déclamés à qui veut bien l'entendre par Corentin, 5 ans, le fils du couple. 
 

Ury. Un petit village du 77, sortie 14 sur l'autoroute du soleil, juste après les fameux rochers de Fontainebleau. De jolies maisons en pierres blanches typiques du pays Gâtinais français. Non loin du centre, une grande porte sculptée à l'ancienne nous accueille : Bienvenue à la ferme des Moënes. 

C'est tout naturellement que Guillaume rejoint ses parents agriculteurs sur l'exploitation, en 2001. Mélanie, après plusieurs vies professionnelles, dont une en broderie d'art, et alors qu’elle travaillait déjà avec son mari sur ses jours de congé, devient salariée de la société en 2018. « J'avais déjà passé la période d'essai » rie-t-elle. En plus des  céréales, le couple s'est diversifié en maraîchage, et est actuellement en conversion biologique depuis plus d'un an. « On développe aussi le MSV : technique du Maraîchage sur Sol Vivant , qui est composé de 3 grands principes : ne pas travailler la terre, enrichir son sol avec des produits naturels, et que le sol nourrisse lui même les plantes » explique Guillaume en s'asseyant sur une chaise en fer forgée qui trône à côté de la table, dans la serre, comme une invitation à la pause. « Ici, on est  vraiment bien. L'hiver, pendant la journée, il fait bon. L'été, il faut mieux venir très tôt » rajoute-t-il.

Un robot collaboratif pour améliorer les conditions de travail
« Au niveau de la production de légumes, on pourrait en faire plus » explique Guillaume. Mais avec deux salarié.e.s, Kevin et Anaïs, plus des saisonniers l'été, ils ont déjà du pain sur la planche. Même si, aux Moënes, tout est fait pour le bien être des agriculteurs. Preuve en est le Toutilo, un "cobot" (robot collaboratif) assistant à la récolte, qui permet une meilleure ergonomie pour la ramasse ou l'entretien des légumes. Des poulets fermiers élevés en plein air et abattus directement à la ferme complètent le tableau. Le tout est vendu à la boutique de la ferme, ouverte tous les jours, « sauf le mercredi ! », comme se plait à le répéter haut et fort aux clients étourdis, leur fils Corentin, 5 ans. Ils vendent aussi leurs produits à d'autres réseaux de circuit court, et les fruits rouges à des pâtissiers et restaurateurs locaux.

« Il ne nous manquait plus que la fleur ! »
C'est en 2017, suite à une balade du goût (week-end annuel pendant lequel les fermes ouvrent leurs portes au public en Ile-de-France), qu'ils adhérent au réseau Bienvenue à la Ferme. « Ça n'a fait que démocratiser les valeurs que nous avions déjà » explique Guillaume. « Il ne nous manquait plus que la fleur ! » rajoute Mélanie. « J'achète ici tout simplement parce que c'est bon ! » confirme Anne, une cliente, qui patiente devant le magasin. Aurélie, qui tient un gîte rural à quelques mètres de là,  vient quant à elle tous les jours : « Je ne vais presque plus dans les grandes surfaces. Mes clients, qui sont majoritairement des Parisiens, ne veulent plus que ça : du frais, du bon. » L'accueil direct du public à la ferme, en plus de faciliter la vente, permet aussi de concilier travail et vie de famille : tout est là, à portée de main. Il encourage aussi la transmission : Corentin a désormais son propre potager, qu'il a du mal à partager avec sa petite sœur, Maïliss. « Ça, c'est du fenouil !»  me dit-il, triomphant. « Et ça, une salade ! »

Un reportage de Constance Decorde